Témoignage d’une nouvelle hospitalière, au retour du pèlerinage à Lourdes

Pèlerinage Diocésain – Hospitalité Nivernaise Notre-Dame de Lourdes – Août 2022

 

Départ lundi 1er août : 

Nous nous sommes levés très tôt ; ceux qui savent se réjouissent déjà, les autres ont confiance, mais une légère appréhension les habite. En à peine une heure, tout le monde est installé dans un des 4 cars, confortablement, dans le calme. 

Le voyage est long, on le sait, pourtant la sérénité est totale. Dans notre bus, Martine veille à la joie, elle chante, prie, aidée par le Père Jules-Pascal et chacun des hospitaliers, débutant ou aguerri, veille au bien-être des pèlerins, malades ou en situation de handicap pour bon nombre d’entre eux. 

Arrivés à Lourdes, l’installation se fait avec autant de facilité apparente. Chaque équipe se met en place et prend en charge les tâches qui lui ont été attribuées lors de la réunion d’organisation rapidement mise en place par Claire, Bruno, Guillaume et Thibault. 

La nuit arrive vite, tout le monde est couché, chacun se rend à son lieu d’hébergement, prêt pour la journée du lendemain.  

Mardi 2 août, Mercredi 3, Jeudi 4, Vendredi 5. La semaine passe à une allure incroyable.

Les hospitaliers commencent par la prière et la bénédiction des mains, afin de commencer les prises en charge avec la bienveillance qu’il convient. Ça va de soi. On voit déjà sur les visages le plaisir de l’aide que nous allons apporter à nos frères qui en ont tant besoin. 

Toutes les journées seront rythmées par la prière :  

  • D’abord celle des hospitaliers, puis celle des pèlerins que nous irons réveiller en douceur avant toilette, soins, petit-déjeuner. 
  • Puis celle des messes. 
  • La bénédiction des repas. 

Mardi 2 août : 

Le passage à la grotte où Marie est apparue à Bernadette sera le point-clé de la journée. Les visages à nouveau s’éclairent, les mains se tendent vers le rocher, bienfaisant malgré lui. C’est merveilleux à voir ! Je crois que tout le monde se laisse envahir par la félicité. Les chants s’entonnent spontanément dans cet atmosphère incroyablement religieux, rassurant, inouï, réconfortant. 

Mercredi 3 août : 

La journée est chargée, elle ne sera faite que de temps forts. Pourtant, elle nous paraîtra légère.  

Messe internationale dans la basilique Saint Pie X. La basilique peut contenir 25 000 personnes et elle est pleine ! L’autel, au centre, est grandiose ! Les chœurs, l’orgue, les musiciens, entrainent tous les pèlerins en une chorale pleine de ferveur. Des écrans escamotables viennent se dérouler sans un bruit, les paroles défilent en français, en allemand, en anglais, en espagnol, en italien, en néerlandais. Toutes ces langues se mêlent en un même cœur, à l’unisson.

L’après-midi est un cadeau ! c’est le geste de l’eau ! 

Accueillis un par un, pèlerins et hospitaliers reçoivent l’eau de la source, « l’eau de Lourdes », dans leurs mains, qu’ils passent sur leur visage, puis boivent à même leurs mains comme le fit Bernadette. 

Le soleil brille, dans les cœurs et dehors. Il brille tant, que le chemin de croix de la prairie, a lieu en salle, projeté sur grand écran. Nous nous arrêtons à chaque station, expliquée et accompagnée de prière et de chant. Nous y sommes, pas de doute, dehors, au pied de chaque scène, souffrant avec le Christ mais pleins d’espoir. 

Suit un rallye, au cours duquel nous prenons un chemin de découverte du lieu, des saints, des lieux de prières, d’histoire. Tout le monde participe, l’envie d’être les meilleurs nous motive. 

Enfin, après le repas, une nouvelle merveille nous attend : La procession Mariale !!!

Une file infinie de pèlerins, qui en voiture bleue, qui en fauteuil, ou à pied, prient, remplis d’allégresse, illuminant la nuit par les cierges qu’ils élèvent.  

Jeudi 4 août : 

Heureusement, le programme de la journée du 4 août est moins chargé, mais tout aussi intense. Bizarre, est-ce possible ! 

Messe à la grotte. Cette fois, nous sommes face à la grotte. Notre orchestre accompagne la messe sous la direction de Guillaume, dont la voix, ébréchée par les hauts parleurs, est encore plus touchante que d’habitude. L’évêque, les prêtres, célèbrent la messe, comme d’habitude, et pourtant tellement différemment. Encore une heure qui passe sans qu’on s’en aperçoive.

Avant le repas, nous rentrons pour connaître les réponses et les résultats du rallye de la veille. Nous sommes très attentifs, car les quelques questions auxquelles nous n’avons pas trouvé de réponse nous laissent sur notre faim. Les scores sont très serrés et un classement n’est pas très significatif ; aussi tout le monde reçoit une récompense et, là encore, les visages s’éclairent de bonheur et de fierté. 

Bien entendu, il nous faut ramener des souvenirs à tous ceux qu’on aime et qui n’ont pas eu notre chance de venir avec nous vivre ces moments exceptionnels à Lourdes. Alors l’après-midi est dédiée aux divers magasins où chacun peut trouver un cadeau qui apportera à son tour un peu de notre bénédiction.  

A 20h30, nous partons pour une veillée de louange, à la chapelle Sainte Bernadette. Nous sommes rejoints par Bourges, Orléans, Clermont-Ferrand. La chapelle est presque pleine. Notre orchestre nous guide avec enthousiasme. Les chants, les prières, les danses, les farandoles s’enchaînent. « C’est géant », nous dit Andrée submergée d’émotions. 

Vendredi 5 août : 

C’est le dernier jour. Demain nous reprendrons la route. Quoi ? ça a passé si vite ? 

La messe à la chapelle Saint-Joseph, comme celle du premier jour, célèbre l’engagement de 4 hospitaliers qui sont parmi nous depuis au moins 3 ans et la consécration de 4 hospitaliers engagés depuis au moins 6 ans. Ils sont habitués et pourtant ils sont émus. 

 

Et puis l’évêque donne l’onction des malades aux pèlerins qui l’ont demandée et ont été préparés pour cette cérémonie particulière : C´est le sacrement de la présence du Seigneur à nos côtés dans les moments d’épreuve que sont la maladie ou la vieillesse. Ce n’est pas un geste anodin et sa signification est très importante pour la personne qui la reçoit, au même titre que pour l’évêque qui la donne. 

Enfin, avec une petite touche d’amusement, mais avec la conscience de l’importance que revêt cet acte pour les pèlerins, l’évêque bénit nos cadeaux achetés la veille, pour que ceux à qui ils seront offerts reçoivent un peu de ce séjour à Lourdes. 

L’après-midi est laissée au choix d’une conférence sur la vie du diocèse en l’église Saint Joseph, d’une dernière visite à la grotte ou la basilique, du remplissage des récipients d’eau de Lourdes, de la rédaction des dernières cartes, du repos. 

La journée est clôturée par un apéritif, gratifiée d’une représentation des jeunes pèlerins, que Baudoin, séminariste, a mise au point et leur a fait répéter. C’est simple et beau…… en apparence seulement, car lorsque Baudoin nous invite à nous joindre à eux, après nous avoir montré les gestes, peu d’entre nous sont capables de suivre.

Samedi 6 août : 

Les bagages sont prêts depuis la veille. 

Nous sommes à la fois contents et tristes de rentrer ; heureusement, la perspective de revivre ces moments exceptionnels l’année prochaine console les plus tristes. 

Nous prenons la route à l’heure. La pluie nous accompagne sur un bout de chemin, mais le soleil revient vite. Le sommeil nous gagne et le calme remplit le bus jusqu’au premier arrêt.  

Martine nous relit le passage de l’évangile de la messe du mardi puis nous en lit une version revue et expliquée par Didier Decoin dans son livre « Jésus, le Dieu qui riait ». C’est drôle et bien vu. 

Le voyage est terminé. Nous disons un dernier Notre Père et dix Je vous salue Marie avec le Père Jules-Pascal dont la bénédiction nous accompagne maintenant…

Laurence Fritz , hospitalière 1ère année

 

Photos : Cyril